Liberty-Jeep History WW II
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Mémorial du Pont Charvet à Sassenage

 

SASSENAGE,                                                lieu de résistance et le Pont Charvet.

 

Durant la Seconde Guerre mondiale, de par sa situation géographique au pied du massif du Vercors, Sassenage est le lieu de passage, et quelquefois de refuge, des réfractaires au S.T.O, des juifs poursuivis par le régime de Vichy ou encore des Résistants en route pour le maquis.

Le maire de l’époque (1936-1944), Louis Reverdy, paiera de sa vie son soutien à la Résistance. Son statut lui permet d’arranger certaines situations, notamment pour dissimuler ses activités de création et de fourniture de fausses cartes d’identité ou d’alimentation.


Le café dont il est propriétaire, à l’emplacement de l’actuelle pharmacie sur la place qui porte désormais son nom, sert de couverture à ses activités. Il n’y avait en effet rien d’étonnant à ce qu’un étranger s’y arrête, d’autant qu’on y attendait le bus pour Villard-de-Lans. Certains passagers déclaraient vouloir rejoindre le maquis et il fallait sans cesse déjouer les pièges…
Malgré toutes ses précautions, Louis Reverdy est arrêté par la Milice et la Gestapo en juin 1944. Pendant les huit jours passés dans les locaux de la Gestapo, il reste muet. Il aura beau jurer qu’il ne connait rien à tout ce qu’on lui reproche et qu’il n’est qu’un « Bistrot » de campagne exerçant un honnête métier et que sa charge d’édile lui prend tout le reste de son temps consacré en majorité au règlement des problèmes sociaux rencontrés par ses administrés, le 2 juillet 1944, il fait partie du convoi du « train de la mort » en direction de Dachau. Epuisé, il n’arrivera jamais à destination. C’est dans la maison familiale de son épouse, l’artiste-peintre Henriette Gröll, que son mari, Pierre Dalloz échafaude le plan « Montagnard ». Ce lieu devient alors le point de ralliement des Résistants. Parmi ceux-là, un certain Jean Prévost dit capitaine Goderville, qui occupe un rôle important chez les réfractaires du Vercors. Ils travaillent tous deux en coordination dès 1941. Au cours de 1943, ce dernier y fait de fréquentes inspections et sa principale activité sera l’organisation du Maquis et l’année suivante, en avril 1944 il en devient un des combattants en prenant la tête d’une unité.

 

En juillet 1944, après avoir envahi le Vercors, les troupes allemandes encerclèrent le massif, les communs alentours et surtout coupèrent les principales échappatoires.  Le 23 juillet, le chef militaire de la Résistance de ce secteur, François Huet, donna l’ordre à ses maquisards de se disperser et de quitter ces lieux, qui pour l’Oisans, qui pour la Chartreuse ou tout autre endroit à leur convenance pour continuer la lutte. Le groupe du capitaine Goderville choisit de rester et se réfugia dans la grotte des Fées, difficile d’accès, dans la forêt de Saint-Aignan-en-Vercors. (Drôme). Difficile d’accès, certes, mais aussi difficile à trouver … qui aurait l’idée d’aller voir qui serait assez fou pour se glisser à travers une ouverture de seulement soixante centimes mais ouvrant sur une salle pouvant contenir les huit occupants, soit sept hommes et une femme. Ce sont donc, hormis le capitaine lui-même, Charles Loysel (capitaine Bouysse), Jean Veyrat (lieutenant Raymond), André Julien Du Breuil (lieutenant Dubreuil), Rémy Lifschitz (lieutenant Lionel), Alfred Leizer, Simon Nora et Léa Blain qui se terrèrent dans cette cache où le froid, l’humidité, l’eau, la nourriture et les couvertures faisaient terriblement défaut. Cette situation durant laquelle ils pouvaient apercevoir l’extérieur sans être vus eux-mêmes commença à peser lourdement. Ils avaient pu voir les volutes de fumée émanant du plateau et présager des exactions sur les populations exercées par les troupes nazies. Le calme semblait apparemment revenu et une sortie pouvait être envisagée pour rejoindre les autres unités combattantes qui aux alentours du Vercors continuaient la lutte.

 

Le lundi 31 juillet, jugeant que l’accalmie constatée était propice à une sortie, ils quittèrent la grotte et prirent la direction du Nord-Est et les deux capitaines décidèrent d’un commun accord d’emmener le groupe en direction de l’Isère par Corrençon puis Villard-de-Lans, Engins et rattraper Sassenage aux portes de Grenoble. Là, Jean Prévost savait pouvoir trouver refuge chez son ami Pierre Dalloz. En cours de route, Simon Nora bifurqua pour rejoindre, à Méaudre (petit village près d’Autrans) ses parents qui y étaient cachés. Arrivés à Villars de Lans, c’est Rémy Lifschitz et Léa Blain, dont les pieds étaient ensanglantés du fait du terrain caillouteux parcouru et de la mauvaise qualité de ses chausses, qui décidèrent de quitter le groupe. C’est donc au matin du 1er août que leur chemin se sépara mais, grossière erreur, ne s’étant pas séparé de leur armement, ils furent pris à partie par une patrouille allemande. Pris au piège, ils engagèrent l’inégal combat et vendirent chèrement leur peau ; Rémi Lifschitz péri déchiqueté par une grenade et Léa Blain, arrêtée, fut immédiatement exécutée d’une balle dans la tête.

 

Le reste du groupe poursuivit son avancée avant de s’accorder une petite pause à Engins avant d’entamer la descente vers Sassenage par les gorges. Ignorants totalement ce qui était arrivé à leurs compagnons d’infortune à l’entrée de Villard-de-Lans, et sortant du défilé, à 7 heures du matin ce 1er août 1944, ils atteignirent le Pont Charvet en toute insouciance pensant déjà à une soupe chaude chez l’ami Pierre. Ils se trouvèrent alors nez-à-nez avec un groupe de soldats allemands placés en embuscade à cette sortie du massif. Leur ayant fait poser leurs sacs à terre, ils furent aussitôt abattus sommairement à la mitrailleuse.

 

Plaque du Monument aux Résistants pont Charvet Sassenage (Isère)

 

Par peur de représailles et seulement après le départ des soldats, les habitants du village ne vinrent ramasser les corps dont quatre gisaient toujours sur la chaussée et celui de Jean Prévost qui avait voulu fuir et avait franchit le parapet du torrent se trouvait sur la rive à demi-immergé dans l’eau. Afin de récupérer leurs bagues, les « boches » leur avaient coupé les doigts. Les corps furent transportés, après photographies, dans un tombereau tiré par le cheval d’un paysan. Aucun papier d’identité ne fut retrouvé sur les dépouilles et les actes de décès portèrent la mention « inconnu » sur déclaration du garde-champêtre. Ils furent inhumés au cimetière communal et Pierre Dalloz fit ériger, en 1948, un monument à leur mémoire.

 

Jean PREVOST - Résistant (capiraine Goderville ou Merlin)

 

 

https://maitron.fr/spip.php?article153512  (Jean PREVOST)

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Pr%C3%A9vost_(%C3%A9crivain)

 

Source : Chroniques de la Résistance en Vercors – Ville de Sassenage – Mémorial du Pont Charvet – Maquisards du Vercors. – Musée de la Résistance de Grenoble.

 

Texte : Alain OCTAVIE

Mise en page texte et photos : Yannick DEHAYES

St- IMIER - Buste en bronze du Doyen René GOSSE à Grenoble

 

LE DOYEN GOSSE (1883 - 1943)

 

La place Doyen Gosse et l'Institut Polytechnique, situés tout près, rue Casimir Brenier, gardent la mémoire d'un personnage d'exception, René GOSSE.

Originaire de Clermont-Ferrand et agrégé de mathématiques, passionné de littérature et de peinture, René Gosse était installé depuis 1921 à Grenoble où il se dépensa sans compter pour le développement de l'université.

Élu doyen de la Faculté des Sciences en 1927, à l'âge de 44 ans, puis, en 1929, directeur de l'institut Polytechnique dont il fit construire les bâtiments actuels, il fut l'un des pionniers de l'interactivité université – industrie et directeur de l’école de papeterie.

 

Dès 1940, il entre dans la Résistance, y prenant rapidement des responsabilités. Il étudia notamment les moyens de détruire les objectifs militaires allemands en évitant d'avoir recours aux bombardements alliés, contribuant ainsi à protéger les populations civiles.


Le 20 décembre 1943, il fut assassiné avec son fils Jean, avocat, dans un guet-apens tendu par la Gestapo et la milice sur le lieu de l'ancien four à chaux de Saint-Ismier, dans la proche vallée du Grésivaudan. Un monument lui est dédié sur la place de Grenoble qui porte son nom.

 

Un mémorial a été érigé et une plaque apposée sur l'emplacement du crime où reposent les corps dans l'enceinte des anciens fours à chaux.

 

Par dérogation, la dépouille de l'épouse du Doyen Gosse a rejoint sa famille et est inhumée avec eux et à cette occasion, une petite plaque le signale.

 

(Extrait de « Promenades dans Grenoble » de R.Bourgeois, St Corporan et V. de Taillandier – page 136)

 

http://www.france-libre.net/hommage-a-rene-gosse/